La co-régulation émotionnelle

La co-régulation émotionnelle se produit lorsqu'un adulte aide un enfant à se calmer et l'influence par sa propre attitude calme et bienveillante.

(Remarquez que ça peut aussi très bien se produire entre deux adultes...! Je vous invite à penser à vos propres expériences. Qu'est-ce qui vous aide à vous calmer quand vous vivez quelque chose de difficile? C'est rarement le fait de se faire dire de se calmer, d'arrêter d'exagérer, d'entendre l'autre crier ou de se faire demander d'aller se calmer dans notre chambre qui nous aide à nous apaiser...Une présence calme, respectueuse et attentive est normalement beaucoup soutenante...)

Un jeune enfant qui vit des émotions intenses n'a souvent pas la capacité de se calmer seul. Il perd momentanément la possibilité d'accéder à son cortex pré-frontal, qui lui permet entre autres de raisonner, de prendre des décision, de résoudre des problèmes. (C'est ce qu'on appelle les fonctions exécutives) Comme il n'a pas accès à ces fonctions, il est beaucoup plus difficile pour lui de relativiser, de choisir des moyens pour se calmer, etc.

En adoptant une posture calme devant son enfant en crise, cela l'aide à se déposer plus facilement. La co-régulation, par l'effet des neurones-miroirs, permet de transférer en quelque sorte notre état de calme à son enfant. (l'inverse est aussi vrai...) On pourra ensuite l'aider à identifier comment il se sent.

Apprendre à ''gérer ses émotions'' ne s'apprend pas seul. Les enfants ont besoin d'un modèle calme et bienveillant pour les guider, les rassurer et leur montrer comment traverser les tempêtes émotionnelles.

Ce n’est pas céder à tout ou empêcher les enfants de ressentir. Ce n’est pas non plus surprotéger. C’est accompagner l’émotion, pas nécessairement satisfaire le désir. Pour apprivoiser leurs émotions et éventuellement être capable de s'auto-réguler, les enfants (et les adultes) doivent être en mesure de les identifier et sentir qu'elles sont valides...

Bien entendu, il n'est pas toujours possible comme parent de toujours garder son calme. Lorsque cela devient trop difficile, l’essentiel est d’en prendre conscience, de prendre une pause, puis de se recentrer pour pouvoir ensuite accompagner son enfant avec plus de présence.